souvenirs de TSO

J’ai travaillé avec Thierry Sabine pendant 4 ans, de début 1983 à fin 1986, et ça a été pour moi une période exceptionnelle, intense, pleine de péripéties, où tout allait très très vite, et dont je n’ai que de bons souvenirs.
Je pense que Thierry a profondément marqué tout ceux qui le côtoyaient régulièrement .....et j’en faisais partie. Quand Françoise m’a contactée, beaucoup de souvenirs ont ressurgis, mais contrairement à ce qu’elle écrit je n’y pense pas de « temps en temps » mais « très souvent ».

Quand vous entendez une chanson de Daniel Balavoine, ça vous fait quoi ?

En fait travailler n’est pas le terme qui convient ; je participais à l’aventure.
J’ai participé à l’aventure du Paris-Dakar bien sûr, que ce soit sur le terrain ou dans la salle de presse, mais aussi la Croisière Bleue (anciennement « verte ») l’Enduro du Touquet, les 24 heures motonautiques de Rouen, les projets du Niamey Bamako, du Paris Lima Rio et la Croisière Blanche (qui a été lancée en février 1986 sans lui)

Thierry était un personnage profondément gentil, sensible, drôle, susceptible un peu aussi, et qui pouvait être très dur dans le boulot

On entend souvent les concurrents sur le terrain dire que Thierry les faisait aller jusqu’au bout de leurs limites, hé bien c’était pareil avec son équipe.

Dans les dernières semaines qui précédaient le départ du rallye, donc courant décembre, chacun de l’équipe craquait au moins une fois, ou se faisait « disputer » par Thierry en sortant de son bureau en pleurant. Mais après le clash Thierry revenait « penaud » nous proposer un chocolat ou nous réunissait à coup de clairon dans son bureau pour boire une coupe de champagne (on avait toujours quelques bouteilles MetC au frais chez le Nicolas du coin, notre voisin rue de Boulainvilliers).
Thierry était toujours épaté de nous voir bosser comme des malades à 2h ou 3 h du matin quand il revenait d’un dîner et nous disait « c’est pour moi que vous faites tout ça » ; il était tout ému.
J’ai des souvenirs avec Thierry de boulot, mais aussi de bonnes rigolades.
J’avais mon bureau à côté du sien et Thierry s’amusait à m’y enfermer à clé ; une fois dans son bureau il m’appelait au téléphone me demandant de venir le voir pour bosser ; je constatais évidemment en tournant la poignée qu’il m’avait enfermée à clé ; il me rappelait par téléphone « allons mon p’tit, je vous attends, on a du boulot ! » je répondais « Thierry vous m’avez enfermée à clé » « moi ? pas du tout ».
Il buvait souvent du thé, et il s’amusait à demander à D. qui travaillait au rez-de-chaussée par un simple mot « monter ! » et elle ne savait jamais si elle devait simplement monter à l’étage ou lui apporter son thé.
Après ces petites farces il nous accueillait avec un grand sourire plein de malice.

A bientôt pour d’autres souvenirs

Brigitte de TSO

Brigitte,
Je ne sai pas si on se connais ?
Je n'ai pas travaillé chez TSO rue de Bougainvilliers mais avant rue Duban (80/81/82)et aprés avec Gilbert rue Desnouettes (91/92) Votre memoire est intacte car c'est exactement le style de "gag" que faisait Thierry.

J'ai eu droit a un feu rouge alors que j'emmenais Thierry dans ma voiture, a ce qu'il me subtilise les cléfs de contact et s'enfuit avec !!!
Bonjour les voitures derrière moi !!!
Forcé de pousser ma voiture dont la direction s'est bloquée !!
J'ai bloqué une partie de la circulation !! la marechaussée est arrivée!! ils ne m'ont evidement pas cru quand j'ai éssayé de leur raconter mon histoire et j'ai eu droit a un PV. J'ai du prendre un taxi pour rejoindre le bureau et récupérer mes clés !!!!Inutile de vous expliquer dans quel état de rire était Thierry quand je lui ai raconté mon histoire.
Brigitte si vous avez d'autres histoires, une histoire en amenant une autre ........

A la lecture de vos récits, je me dis de plus en plus que j'aurais aimé le cotoyer et le connaître. Certes, ce sont toujours les bons souvenirs qui restent et on oublie sûrement plus facilement les mauvais côtés. Mais ce que vous nous livrez, Brigitte et Jean-Louis, ça ressemble globalement au bonheur...je crois...
A+

Brigitte est tu la "Brigitte " de TSO super!
J.E GOULEY

Alors là j'en suis tout retourné
Le Touquet
la Croisiere Bleue ( avec l'épicier de la rue Mouftard)
la Croisiere blanche
les Dakars ( entre autre mon premier ou tu avais oublié de me prendre un billet d'avion pour rentrer )
les fetes chez toi et chez Thierry ...
ouf!!! c'est trop d'un coup
Gros bisous et à très bientot.
JEG

Eric Hanoun (Ex epicier rue Mouftard)

En effet Loulou , sais tu ce qu'il est devenu?
JEG

Bonjour Loulou
On s’est croisés 2 ou 3 fois car je suis arrivée à TSO vers Mars 83. C’est par l’intermédiaire de Isabelle N. que je te connais. J’ai donc vécu la rue Duban, avec les bureaux en enfilade tout le long du grand couloir où j’ai vu plusieurs fois Thierry poursuivre Isabelle avec son sabre !
Quand Thierry nous demandait de filtrer les appels téléphoniques pour être tranquille (désolé nous ne savons pas si Thierry est revenu de son rendez-vous), ceux qui connaissaient la typologie des locaux nous rétorquait « allez passez le moi je sais que vous l’avez vu rentré, il passe forcément devant votre bureau ! »
Au début mon bureau avait été installé dans celui de Thierry et j’ai ensuite partagé celui de Patrick.
On a déménagé courant 84 rue de Boulainvilliers ; nous avons en même temps fêté les 35 ans de Thierry et l’inauguration des nouveaux locaux. Je n’ai malheureusement pas de photos de la rue Duban mais j’ai des photos de la rue de Boulainvilliers. Je vais les mettre sur le forum, mais j’ai tenté l’expérience hier soir sans grand succès.
Une amie va s’en charger.
On s’est vu également chez Isabelle à Boulogne, elle habitait une petite maison. Elle m’hébergeait à cette époque car j’avais une hernie discale et je m’étais pointé chez elle avec une planche pour mettre son mon matelas où je suis restée allongée pendant 3 semaines (elle me ramenait du boulot). Elle avait organisé un dîner un soir et la nana clouée sur son lit, c’était moi. Il y avait Marc (dit Québec en langage radio) qui était là aussi je crois.
J’ai bien connu Eric Hanoun également, ancien GO du club, qui faisait le pitre sans arrêt. J’ai un souvenir sur la Croisière Bleue où il faisait tellement rire les motards, qu’ils oubliaient de prendre le départ bien que Thierry l’ait donné.
Marc, Eric et moi faisions des contrôles sur la Croisière Bleue et ils jouaient à Starky et Hutch ! Super rigolades bien sûr.
A bientôt Loulou
Brigitte de TSO

Que d'anecdotes sympa ......
Jean Eric, je n'ai hélas pas de nouvelles d'Eric avec qui j'étais trés pote.....un vrai comique .....J'ai effectué des reconnaissances avec lui et Gilbert et marc Ducros = pas triste.Un de ses gags préferé etait a chque foius que nous nous retrouvions au restaurant avec Gilbert, Eric allait prevenir le patron que Gilbert Sabine était dans son restaurant et surtout que c'était son anniversaire, on a du fêter une bonne quizaine d'anniversaires par an a Gilbert....
@+
Brigitte,
Hélas avec l'age la mémoire .....bien que l'histoire de la soirée chez Isabelle avec Ducros et la"nana" coincée au lit sur une planche ça me dit quelque chose (ca va revenir)
Isabelle Naville est la meilleure amie de ma femme ( enfants de Draveil !)et c'est par son intermediaire qu'Isabelle est entré chez TSO.
Rue Duban!!exact l'excuse du téléphone pour Thierry cela a duré après ton départ
Beaucoup de rigolades aussi
A bientot Brigitte
Loulou

« L’Afrique m’a appris à attendre » aimait dire Thierry,

il aimait aussi se faire attendre

Pour lui l’heure d’un rendez-vous (à l’extérieur) c’était l’heure à laquelle il devait penser à partir du bureau. Quand nous réussissions à le faire partir avant l’heure du rendez-vous (la marge était toutefois très étroite) il s’arrêtait en cours de route - pour faire faire un tour à Patio par exemple - afin de ne pas arriver trop à l’heure.
Il savait qu’il pouvait se l’autoriser.

Vous imaginez quand il devait prendre un avion. On appelait nos amis les « motards » pour lui ouvrir la route, tout en téléphonant à l’aéroport de retarder le départ de l’avion « Thierry Sabine est en route, il arrive dans quelques minutes ! »
Et on l’attendait.

Feux d’artifice

Nous avons fêté l’anniversaire de Thierry en juin 85 chez lui dans sa ferme « La Tour Neuve»
Nous lui avions offert un ball trap et on s’est amusés tout l’après-midi à tirer (ou à essayer !) sur les cibles en argile.
Daniel Balavoine était là aussi.
Le soir Thierry avait prévu de tirer un feu d’artifice. Normalement les fusées doivent partir à la verticale, mais là elles partaient dans tous les sens.
J’ai le souvenir de Marc D., poursuivi par une fusée, plonger la tête la première dans un buisson pour éviter la collision.
On était écroulés de rire.
Daniel était très drôle et s’entendait super bien avec Thierry. Il venait déjeuner avec nous au café du coin, derrière la maison de la radio, et il nous était impossible de manger tellement on riait.
Daniel était aussi très simple. Je me rappelle l’avoir au téléphone demandant à parler à Thierry, très souvent occupé.
Je disais à Daniel « ne quitte pas je lui dis que tu es en ligne », il me répondait « non ne le dérange pas, ce n’est pas parce que je suis célèbre que je dois passer avant tout le monde, je peux patienter ».
Je passais la tête dans le bureau de Thierry pour lui dire que Daniel était en ligne, il abrégeait la conversation et le prenait tout de suite.

Brigitte de TSO

Thierry aimait l’histoire du Petit Prince.
Lors d’un week-end studieux (et productif) chez Thierry, qui aimait travailler dans sa belle ferme près de Rambouillet, nous étions sur les préparatifs du Dakar 1985, et entre autre, sur la conférence de presse.
Tous les ans Thierry conviait les concurrents, les journalistes, sponsors et VIP pour leur présenter le parcours du prochain rallye.



C’était le prétexte pour mettre en scène Thierry, le Dakar, TSO…, bref nous montions presque un spectacle.
C’est donc lors d’un de ces week-end de réflexion que l’idée est venue d’associer Thierry, le Petit Prince et le Paris-Dakar 1985.
Souvenez-vous :
Le Petit Prince demande à Thierry « dis, monsieur, dessine-moi un mouton »
Thierry lui répond « je ne peux pas te dessiner un mouton, mais regarde … »
Et le cheiche se dessine lentement sur l’écran

(frissons)



vu dans le livre : Le Dakar 1985 page 42 –



Brigitte de TSO

J’ai suivi le Dakar 84 entièrement. Les autres années je rejoignais le Rallye vers la fin, une petite semaine avant l’arrivée à Dakar. J’accompagnais les VIP que Thierry avait invité pour assister à l’arrivée, et j’amenai avec moi les coupes des vainqueurs.

J’avais pour rôle de tenir la caisse, et les Tangos venaient me réclamer des sous quand ils n’en n’avaient plus. Au retour, je devais récupérer les justificatifs (c’est une autre histoire).
Avec Patrick Fourticq, je m’occupais aussi de la couverture aérienne.

Le 1er janvier 1984, j’ai descendu une partie de la France dans le Pajero que conduisait Thierry.

Quelle foule tout au long de la route , le défilé des véhicules devait être magique pour les spectateurs massés tout le long du parcours ; lorsque nous étions arrêtés à un feu rouge, les gens reconnaissaient Thierry et il avait du mal à redémarrer tellement les gens voulaient le voir, lui demander un autographe ou le photographier, lui parler, le féliciter…
J’ai pris l’avion pour traverser et préparer à Alger la vente des tickets d’essence ; je suis restée après le départ des candidats pour faire les comptes avec le Touring Club Algérien ; on avait mis à ma disposition un Cesna avec son pilote, Gilles de L. très sympa, avec 2 contrôleurs très sympas aussi d’ailleurs (hou hou ! est-ce que quelqu’un se reconnaît ?)




Quelques jours plus tard nous avons rattrapé le Rallye, et je me suis trouvé une petite place dans l’avion des transmissions, un des derniers DC3 qui volaient encore (il faut dire que c’est un avion qui date des années 50).
Quand il est au sol, tout est en pente et pour remonter de la queue vers la tête, il faut s’accrocher aux sièges (mais sur le rallye on enlevait la plupart des sièges pour installer le matériel transmission).
Je suivais donc les étapes du rallye en avion ; on partait le matin après les derniers départs et on arrivait avant les premières arrivées.
Il nous arrivait de prendre à bord des sacs personnels de motards. L’avion était en surcharge et en décollant le pilote avait du mal à le faire monter, et on voyait arriver le bout de la piste sans que l’altitude soit suffisante ; on écimait les arbres des bords de pistes.
Il y avait aussi des problèmes de démarrage, et je revois pilote et co-pilote, et mécanos prendre une corde, l’enrouler autour d’une des hélices et tirer fort pour que ça démarre.

Bonsoir Brigitte,
Tu parles de ce DC3 des transmissions, dans lequel j'ai travaillé aux côtés d'Alain Chadourne et Christian Boudas en 83, 84, 85 et 86... Que de souvenirs! Effectivement en vol, tout etait à l'horizontal et au sol, comme il etait en pente, tout ce qui etait perdu à l'avant se retrouvait en queue d'avion... et le survol de la Méditerranée, sans préssurisation, il faisait moins 4 dans la carlingue.... obligé de voyager enfouis dans nos duvets... Après on a eu un Fokker, c'etait nettement plus confortable.
D'autre part, ton pilote du Cessna, Gilles de L. je l'ai revu en 97/98 à Niamey, il travaillait dans une compagnie aérienne africaine et faisait des vols régionaux en Afrique.



amts Bibi en bas à gauche, va bien nous renseigner sur les noms de ses trois complices, où bien, il vont venir nous le dire eux-même!

Salut Bibi
Hé oui que de souvenirs dans ce DC3. Tu as raison les Fokker étaient plus confortables. Il y en avait 4, et ils partaient du Bourget. Je m'occupais de vendre les places aux VIP, journalistes et assistances techniques qui suivaient le rallye.
Dans le Tenere nous étions plusieurs à dormir près des avions, le bruit y était un peu moins gênant car si on restait près des tentes des concurrents on ne pouvait pas fermer l'oeil ; toute la nuit les mecanos bricolaient comme des fous pour remettre les machines en état.
Parmi les dormeurs sous les avions il y avait un contrôleur qui venait régulièrement sur le rallye, il s'appelait Manu, il était météorologue. Et toute la nuit il nous montrait les étoiles qu'on ne pouvait pas voir chez nous : on était dans l'hémisphère sud. En fait on ne dormait pas plus...
A+
Brigitte de TSO

Nous étions à cours de carburant, et mon pilote a repéré un village avec une pompe à essence
on a donc atterri sur la grande rue du village
pour
repartir il a fallu que les villageois nous aident à faire demi tour et
nous ont poussés pour repartir car la piste était un peu "courte"
Brigitte de TSO