C’était une des premières étapes du Dakar 1984 ; je faisais partie d’une équipe d’un CH. Nous nous étions positionnés selon les indications reçues (que l’on pensait être les bonnes).
On s’est installés, et on a attendu les premiers concurrents. On a attendu ; on attendait, on guettait ….. toujours personne en vue.
Au bout d’un certain temps, les pros du CH se sont dits « ce n’est pas normal, les premiers motards devraient être déjà passés ». Moi j’étais complètement novice (un africain, sympa, me jouait un air de flûte) je ne réalisais pas la situation…
allo Sierra ! allo Papa Charlie ! le départ a-t-il été donné ? y a-t-il un contretemps, on n’a pas encore vu un seul concurrent passer.
La liaison passait mal, mais au bout d’un moment on a pu entendre Thierry nous dire « mais qu’est-ce que vous foutez, vous n’êtes pas du tout au bon endroit, les concurrents commencent à arriver vous n’êtes pas à la bonne position. Je viens vous chercher ».
On a vu arriver l’hélico en trombe, Thierry sortir en courant
; on a juste eu le temps de plier notre matériel, je me souviens avoir sauté dans l’hélico tête la première, on a décollé rapidos, et Thierry et Michel nous ont déposés au CH où des contrôleurs intérimaires (je ne sais plus qui exactement) contrôlaient les premiers motards qui arrivaient dans les temps.
L’équipe de Thierry était polyvalente. On devait être opérationnel au bureau (téléphone, courrier, chiffres…) et aussi sur le terrain.
Un job que beaucoup aurait aimé vivre j’en suis sûre, avec des tâches très variées, à effectuer à la vitesse d’un concurrent sur les pistes africaines.
C’était une vie pour ainsi dire communautaire, puisque nous étions très souvent ensembles, du matin au soir, souvent très très soir, avec des repas pris en commun, au cours desquels nous échangions nos joies, nos angoisses aussi, où nous fêtions nos victoires sur les challenges que nous lançait Thierry, toujours perfectionniste.
Avec tout simplement le plaisir d’être là.
Brigitte de TSO